D’Henri Bergson à Roland Barthes en passant par Paul Valéry et Jules Michelet, les plus grands y ont enseigné. Institution de la transmission du savoir sans équivalent à l’étranger, le Collège de France est attaché depuis sa création par François 1er à sa liberté d’enseignement et à la souplesse de sa structure, les deux étant évidemment étroitement liés. Deux dispositions essentielles ont maintenu la valeur créatrice de cet établissement d’excellence. Le renouvellement des chaires à chaque départ en retraite se fait en fonction des derniers développements de la science, et le choix fait par l’assemblée des professeurs du nouveau titulaire est fondé non sur ses titres, mais sur la considération apportée à ses travaux antérieurs. L’évolution des enseignements dispensés est donc constante, et cette liberté dans la dénomination des chaires - une cinquantaine - va de pair avec le type de savoir transmis : il est en effet désintéressé, ne provient d’aucun programme défini et ne délivre aucun diplôme. L’accès y est largement ouvert, et les cours sont accessibles sans aucune inscription. Autant de pratiques qui permettent au Collège de France d’appliquer sa devise, empreinte de dynamisme : « Enseigner la recherche en train de se faire ».