Fabrice André ou le fol espoir contre le cancer

Ils sont des miraculés. Ils ont spontanément guéri d'un cancer a priori incurable, au stade 4 d'une atteinte au pancréas, du poumon, ou d'un glioblastome. Ils ne représentent que 1 % à 3 % des personnes atteintes de ces maladies à travers le monde et les meilleurs oncologues sont fascinés par ces guérisons spontanées et le plus souvent définitives.

Directeur de la recherche de l'institut Gustave-Roussy, Fabrice André, oncologue réputé dans le monde entier, a été nommé à la tête du comité scientifique de Cure51. Le but ? Créer une base de données mondiale de personnes ayant survécu à la maladie malgré de très faibles chances de guérison. L’objectif est de formuler de nouveaux traitements.

 

Comment ont-ils survécu ? Leur guérison est-elle liée à des facteurs génétiques, environnementaux, comportementaux ? C'est à ces questions que la start-up Cure51 va essayer de répondre. Fondée par quatre centres hospitaliers de premier plan, Gustave-Roussy et Léon-Bérard en France, Charité à Berlin en Allemagne et Sheba Hospital en Israël, l'entité scientifique a pour but de « décoder leur patrimoine génétique à l'aide de prises de sang, d'imageries et d'examens variés. L’objectif étant d’identifier des mécanismes biologiques de protection, communs à tous, qui permettent d’expliquer qu’ils ont guéri », explique Fabrice André au journal Le Figaro. Le scientifique est confiant et précis : il se donne, avec Cure51, dix-huit mois pour collecter les données et constituer sa plateforme. En parallèle, ses fondateurs préparent leur première levée de fonds, français, américain, israélien et asiatique. « L’IA va permettre de chercher des caractéristiques communes entre les patients, ce que le cerveau humain et les méthodes statistiques conventionnelles ne peuvent faire dans cette ampleur », explique Fabrice André.

Basée à Paris, Cure51 vient d’être sélectionné par le biocluster Paris Saclay Cancer Cluster (PSCC), ce qui favorise évidemment les moyens mis en place pour enfin tenter de comprendre ces guérisons spontanées, qui sont un réel espoir à moyen terme pour la lutte contre le cancer.