Il est l’un de ceux qui font trembler dirigeants politiques et marchés financiers depuis plusieurs mois… pour une histoire de triple A. Chef économiste de la zone Europe, Middle East and Africa (EMEA) à Standard & Poor’s, Jean-Michel Six pourrait être l’un des artisans de l’éventuelle dégradation de la note française.
Ce lundi, l’agence de notation américaine a en effet placé sous surveillance négative les 15 pays membres de la zone euro. Une pression supplémentaire évidente pour les dirigeants européens réunis en Sommet depuis ce matin à Bruxelles, d’autant que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) est lui aussi menacé. Docteur en sciences économiques de Paris-Dauphine, Jean-Michel Six et les responsables de la notation de Standard & Poor’s ont donc une lourde responsabilité sur les épaules. Fils d’ingénieur, cet économiste de 59 ans a passé 18 ans à l’étranger – à Londres puis à Boston – avant de revenir à Paris s’occuper de notations et d’analyses financières. Ce fan de bridge sait que les atouts sont dans sa main… et que les pays de la zone euro attendent avec impatience ses annonces.
Eclairage
Avec ses concurrents Moody’s et Fitch Ratings, Standard and Poor’s fait partie du Big Three, les 3 agences de notation à vocation mondiale. Apparues aux Etats-Unis au XIXe siècle, elles font aujourd’hui la pluie et le beau temps sur le Vieux Continent… le Big Three réalisant 94 % du chiffre d’affaires de la profession. Très écoutées sur les marchés, elles sont aujourd’hui critiquées par de nombreux dirigeants européens. Car sans être infaillibles, ces agences ont la mainmise sur les notes attribuées à des Etats, avec des répercussions évidentes sur de nombreux secteurs d’activité.
Réactions