Portée en France par sa présidente et développeuse Lucie Basch, l'application antigaspi Too Good To Go vient de lever 25,7 millions d'euros pour se lancer sur le marché américain. "Les Etats-Unis sont les champions du gaspillage, soutient-elle, avec 40 % des pertes alimentaires réalisées au niveau de la distribution, contre 15 % en France." Déjà présente dans 14 pays d'Europe, la start-up, qui revend les produits invendus des supermarchés et des restaurants à deux tiers du prix initial, a conquis la France depuis son lancement en 2016 avec 8 millions de consommateurs et plus de 15000 commerces impliqués aujourd'hui dans l'aventure. Les premiers tests réalisés à New-York et à Boston depuis la rentrée 2020 ont d'ailleurs connu un démarrage explosif. Un pari outre-antlantique, soutenu à hauteur de 12,7 millions d'euros par le serial entrepreneur et philanthrope engagé Alexandre Mars.
A seulement 28 ans, Lucie Basch est de ces jeunes entrepreneuses qui font rimer bon plan avec éthique. Ingénieure de l'Ecole centrale de Lille et diplômée d'un Master of Science in Logistics and Supply Chain Management à l'université de Cranfield au Royaume-Uni, elle débute sa carrière en tant que Continuous Improvement Intern chez le géant Amazon, avant de rejoindre en septembre 2014 les usines Nestlé au Royaume-Uni avec la mission d'optimiser la production. Durant près d'un an et demi, elle y constate la terrible réalité du gaspillage alimentaire et décide de prendre cette problématique à bras-le-corps. Elle quitte alors Nestlé pour s'initier à l'économie collaborative et digitale, et crée une plateforme mettant en relation les commerçants qui jettent leurs invendus avec des particuliers qui se feraient un plaisir de les récupérer à bas prix. Le concept est un succès qui a permis de sauver quelques 20 millions de repas en France depuis 2016. Un succès salué par tous, qui vaut à Lucie Basch le Prix Margaret 2018 et une apparition dans le prestigieux classement des 40 Femmes Forbes.
(Photo: DR)
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