La ferronnerie fait partie de ces métiers peu connus dont on a l'impression qu'ils ont toujours existé. Les hommes et les femmes qui exercent cette profession fabriquent ou restaurent l'un des matériaux les plus résistants qui soient, reproduisant des pièces anciennes sans s'interdire de produire des pièces originales souvent très ambitieuses.
A la fois physique, technique et artistique, la ferronnerie demande des qualités et un savoir-faire complexe qui permet à ceux qui la pratiquent de travailler en collaboration avec les architectes et les décorateurs... aussi bien en intérieur qu'en extérieur.
Comme on le sait, le bronze, le cuivre, l'étain, le plomb et le fer ont été utilisés à partir de la fin de la Préhistoire. Les Egyptiens, puis les Grecs et les Romains utilisèrent le bronze et l'étain notamment pour la fabrication de leurs armes et outils. Tout au long du Moyen Âge, les ferronniers sont de plus en plus sollicités. A partir du XIe siècle, les armures et les armes sont toujours les pièces emblématiques de la profession, mais elles sont de plus en plus accompagnées d'éléments décoratifs. Si certains se spécialisent dans la serrurerie, d'autres construisent des grilles, des rampes d'escaliers, des garde-corps et, bien entendu, du mobilier. C'est à partir de cette période que l'on commence à parler de ferronnerie d'art. Et de nombreuses œuvres attestent sans coup férir qu'il est bel et bien question d'art : il suffit de contempler les portes de Notre-Dame de Paris pour se rendre à l'évidence.
La France a une grande tradition de ferronnerie, ayant eu parmi les meilleurs ferronniers de l'histoire. Jean Lamour (1698-1771) était un ferronnier et serrurier aux services du roi de Pologne Stanislas Leszczynski. Pierre François Marie Boulanger (1813-1891) travailla avec les plus grands architectes de l'époque et notamment Eugène Viollet-le-Duc. Edgar William Brandt (1880-1960) était à la fois un ferronnier d'art et un industriel de l'armement, Raymond Subes (1893-1970) l'un des ferronniers d'art les plus emblématiques de l'art-déco. Le célèbre architecte et designer Jean Prouvé (1901-1984) a lui aussi commencé par réaliser des œuvres de ferronnerie avant de s'orienter vers l'architecture industrielle. Gilbert Poillerat (1902-1988) maître-ferronnier d’art et auteur notamment de la façade de la grande synagogue de la Paix de Strasbourg.
Et la tradition n'est pas prête de s'arrêter, grâce notamment à Pierre Gaucher qui fut nommé Maître d'art pour ses activités dans le domaine de la ferronnerie par le ministère de la Culture en 1996, ou Roger Hager qui restaura entre autres les serres du chalet de la Lanterne dans le Parc de Saint-Cloud et du Museum d'histoire naturelle de Paris.
Les ferronniers amincissent, appointent, cintrent, coudent, dégorgent, étampent, épaulent, fendent, forment, plient, poinçonnent, refoulent, torsadent et tranchent. Et pour cela ils s'aident d'une enclume et d'un marteau, certes, mais également de cintreuses, de coudeuses, de cisailles, de presses plieuses et de plieuses à sommier, de tranches à chaud et à froid, de poinçons et de beaucoup d'autres outils dont on ne soupçonne pas l'existence !
La Fédération française des ferronniers et forgerons se trouve à Varzy dans la Nièvre.
Ferronnier d'art, Sculpteur
Président de société
RAGNI
Ferronnier-repousseur