Si les vins de France ont une réputation internationale, les tonneliers n'y sont pas pour rien. Ils font partie de cette grande tradition viticole française, y apportant leur savoir-faire hérité de plus de 2000 ans d'histoire. Le métier commence au cœur de la forêt par le choix du bois, avant sa préparation, son chauffage, son assemblage et son cerclage. Les pièces du fond sont ensuite insérées et, dernière étape, la bonde est percée. Le rôle du tonnelier est prépondérant dans l'élaboration du vin et de ses tanins.
L'invention des premiers tonneaux remonte à une époque lointaine. Tellement lointaine qu'il est bien difficile de donner une date exacte. Certains l'attribuent aux Celtes ou aux Gaulois. Ils seraient en réalité apparus autour du Ve siècle avant J.-C., pour le transport du vin par voie maritime. Il faut dire qu'ils sont moins fragiles et offrent des qualités de transport bien supérieures aux traditionnelles amphores grecques qu'ils remplacent progressivement. Et ces qualités sont encore améliorées au cours des tout premiers siècles de notre ère. Ils sont cerclés de bois puis de métal, construits en bois de conifère puis de chêne... Et partent rapidement à la conquête de l'Occident où ils ne cessent d'être produits durant tout le Moyen Âge.
Jusque-là appelés charpentiers de tonneau, les tonneliers se sont organisés en corporation dès le IXe siècle et voient leur statut et leurs privilèges confirmés en 1444 par Charles VII.
La tonnellerie a bien évidemment évolué aujourd'hui. S'il subsiste des artisans, ils sont en moins grand nombre qu'auparavant, mais des sociétés à la production plus importante concentrent des tonneliers dont le savoir-faire reste intact. C'est le cas par exemple du groupe Charlois dans la Nièvre ou de la tonnellerie François Frères en Côte-d'Or.
Il y a bien entendu tout le vocabulaire lié au travail du bois proprement dit : abattage, bille et billot, coupe, débardage... Mais également le vocabulaire spécifiquement du tonneau en lui-même : affiloir, barroir, bonde et tire-bonde, bouge, bouterolle, chauffe (faible, moyenne ou forte), douelle, entonnoir, gibelet, mise en rose... Autant de mots pour un métier lié à la fois à l'élément naturel qu'est le bois et à ce savoir-faire ancestral que constitue la tonnellerie. Certains outils ont évolué, d'autres ont été remplacés, le tonnelier alliant les techniques les plus anciennes et les évolutions les plus modernes.
La Fédération des tonneliers de France regroupe les entreprises productrices de tonneaux.