Ce lundi 30 mai 2022, la nouvelle ministre de l’Europe et des affaires étrangères s'est rendue à Kiev pour rencontrer son homologue ukrainien Dimitri Kuleba, ainsi que le président Volodymyr Zelensky.
C’est la première fois qu’un dirigeant français se rend en Ukraine depuis le début des hostilités avec la Russie, le 24 février 2022, alors que d'autres dirigeants européens ont déjà fait le voyage pour faire preuve de leur soutien envers l’Ukraine. Selon le Quai d’Orsay, l'ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes a souhaité « témoigner de la solidarité de la France à l’égard du peuple ukrainien et de sa pleine détermination à renforcer son appui à l’Ukraine face à l’agression russe ».
C’est d’ailleurs dans un climat diplomatique assez tendu que le président Zelensky reçoit la ministre. Le président ukrainien reproche notamment à Emmanuel Macron de refuser de qualifier de « génocide » les actions de l’armée russe en Ukraine, contrairement à son homologue américain Joe Biden. Symboliquement, Catherine Colonna s'est rendue devant le mur d’enceinte du monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or de Kiev où sont affichées des photos des Ukrainiens morts depuis le début de la guerre du Donbass. Elle a également rendu hommage au personnel de l’ambassade de France, qui est restée ouverte depuis le début du conflit.
Son premier voyage officiel en tant que ministre est d’une grande importance, et alors qu’elle n’est ministre que depuis une semaine, elle s’en est admirablement sortie selon son entourage. Il faut dire que Catherine Colonna a un sacré bagage diplomatique : à peine diplomée de Sciences Po et sortie de l'ENA, elle s'envole pour les Etats-Unis pour y devenir deuxième puis première secrétaire d'ambassade. De 1995 à 2004, elle est porte-parole de Jacques Chirac à la Présidence de la République et devient ministre déléguée aux Affaires européennes de 2005 à 2007. Elle passe ensuite notamment par l'Unesco, l'ambassade de France en Italie, la Représentation permanente de la France à l'OCDE puis, en 2019, l'ambassade au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.
Réactions