General Motors est dans le rouge, Lehman Brothers n’est plus, Microsoft licencie pour la première fois de son histoire… La suprématie américaine aurait-elle vécue ? Pas tout à fait. Son hamburger ne s’est jamais aussi bien porté. McDonald’s n’a en effet pas l’air de connaître la crise, ou plutôt en profite : en 2008, le bénéfice net de la multinationale a progressé de 80 %. De plus en plus de monde est donc allé au MacDo manger vite et pas cher. Logique, lorsque le temps et l’argent viennent à manquer ? Pas si simple. Artisan de cette santé insolente, Denis Hennequin est le PDG pour l’Europe de l’enseigne au M depuis quatre ans. Le rêve américain de ce patron atypique, fan de rock qui a monté un groupe en famille, a commencé le jour où il a franchi la porte du fast food de Mulhouse… comme Manager stagiaire. Vingt ans plus tard, c’est bien lui qui chapeaute les 6 400 restaurants et 285 000 employés du Vieux Continent et tire les résultats du groupe vers le haut. C’est certain, la définition du « McJob » que donne l’Oxford English Dictionary (« un job mal payé, pas stimulant et avec peu de perspectives d’évolution ») ne s’applique pas à lui. Denis Hennequin a réussi (aussi) parce qu’il a mieux communiqué sur son groupe et ses produits, et fait face, parfois avec humour, à ses détracteurs. En 2002, alors qu’il est PDG pour la France, il publie McDo se met à table, dans lequel il répond point par point aux anti-Big Mac. S’il n’a pas réussi à faire taire les contestataires, comme en témoigne l’écho rencontré par les films américains Super Size Me ou Fast Food Nation, l’image du McDo en France a tenu bon. A défaut de manger leur chapeau, José Bové et Jean-Pierre Coffe ont toujours le choix de ne pas manger de ce pain-là.
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