La promotion du Nouvel An à l’ordre national de la Légion d’honneur récompense l’un de ses plus anciens membres. Maurice Allais – seul prix Nobel d’économie français – est en effet élevé à la dignité de Grand’Croix. Né à Paris de parents commerçants, il n’abordera l’économie qu’après de brillantes études d’ingénieur à Polytechnique et à l’Ecole des Mines. Commence alors une carrière d’enseignant et de chercheur qui durera près de 40 ans et qui sera couronnée par de nombreux prix, dont la médaille d’or du CNRS en 1978. Penseur parfois méconnu dans son propre pays, il a développé dans les années 50 ce qui est resté sous le nom de « paradoxe d’Allais » – la mise en évidence d’un paradoxe dans le domaine de la théorie de la décision. Tout au long de sa carrière, Maurice Allais n’a jamais cessé de réfléchir et de travailler à ses deux violons d’Ingres, la physique et l’histoire des civilisations. L'économiste, qui aura 100 ans l’année prochaine, est resté très actif et continue d'intervenir dans les débats. Il a notamment milité ces dernières années contre les excès de la mondialisation des échanges et s’est prononcé pour un protectionnisme raisonné et raisonnable. Le président des laboratoires pharmaceutiques Pierre Fabre a également été élevé à la dignité de Grand’Croix à l’occasion de la promotion du 1er janvier. Le prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji et la sociologue Evelyne Sullerot sont élevés à la dignité de Grand Officier. Des dirigeants de grands groupes ont également été honorés, comme Louis Gallois, Jean-Cyril Spinetta, Anne Lauvergeon ou Guillaume Pepy. Enfin, la présidente de l’Académie Goncourt Edmonde Charles-Roux et le vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah Serge Klarsfeld sont promus au grade de Commandeur.
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