Et si la surprise était française, cette année sur la croisette ? Plusieurs fois sélectionné mais pas encore récompensé, le réalisateur de Comment je me suis disputé…et de Rois et Reine revient à Cannes avec Un conte de Noël, l’un des trois films français présentés en compétition officielle. Nouvelle histoire de famille au casting alléchant (Catherine Deneuve dans le rôle de la mère, Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric toujours fidèles) mais pas seulement : ce conte-là, qui n’a rien d’idyllique, parle de deuil et de re-naissance, de rancœur et de jalousie, et atteint un paroxysme de délire généalogique, pour finir apaisé... Cinéaste intello certes, mais cinéaste intelligent et exigeant surtout, Desplechin mériterait cette fois la consécration du festival. Reste donc le plus difficile pour lui : faire mieux que les chevronnés Clint Eastwood ou Wim Wenders, que les jeunes talents Lisandro Alonso ou Eric Khoo et séduire les membres du jury. Avec pour président du jury l’acteur engagé Sean Penn et comme maître de cérémonie le toujours décalé Edouard Baer, le 61e festival de Cannes devrait présenter cette année un nouveau visage. Toujours glamour mais moins prévisible, plus singulier et sans doute plus propice aux découvertes. Son délégué général, Thierry Frémaux, a en tout cas œuvré en ce sens, la sélection ayant même pris plus de temps qu’à l’ordinaire. Certes, il y a toujours les habitués de la croisette (Soderbergh, Egoyan ou les frères Dardenne) mais aussi des réalisateurs moins connus venus d’Argentine, d’Israël ou de Singapour qui pourraient tout à fait créer la surprise. Côté français, les deux dernières palmes d’or obtenues remontent à 2002 (Roman Polanski pour Le Pianiste) et 1987 (Maurice Pialat pour Sous le soleil de Satan).
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