« I could do… anything for you ». Le directeur général de Total ne veut surtout pas contredire ses belles publicités, et après une entrevue lundi avec Christine Lagarde, a confirmé qu’il continuerait à financer la prime à la cuve cet hiver. Versée à quelque 700 000 foyers non imposables, cette prime coûtera 102 millions d’euros à la quatrième compagnie pétrolière mondiale. Un coup de pouce salutaire pour certains et une bagatelle pour un groupe qui a réalisé 12,2 milliards d’euros de bénéfices en 2007. Mais si « Big Moustache » veut bien participer à la lutte contre la vie chère, il aimerait bien que les autres entreprises pétrolières présentes en France, comme Shell ou BP, fassent également cet effort citoyen. Fils d’une Taittinger et descendant d’une famille de diplomates, ce patron atypique a gravi tous les échelons de la plus grosse entreprise française, après y être entré… par hasard voilà trente quatre ans. L’énergie qu’il a déployée pour arriver au sommet et succéder l’année dernière à Thierry Desmarest semble, contrairement à l’or noir, inépuisable. Et c’est bien là le problème, même si Christophe de Margerie affirme à qui veut l’entendre que « le monde aura du pétrole et du gaz pendant encore très longtemps ». Après la hausse des produits alimentaires, c’est au tour du baril de pétrole d’être montré du doigt. Il faut dire que son prix a augmenté de façon spectaculaire : en 1999, il coûtait 20 dollars contre… quasiment 140 aujourd’hui ! Ressentie dans le monde entier, cette hausse, source de colère pour beaucoup et de manifestations pour certains (routiers, taxis et pêcheurs), a sans doute des causes multiples : trop de spéculation, une demande de plus en plus forte, une offre qui n’augmente pas… Voire qui tendrait à diminuer, si l’on en croit les analystes les plus pessimistes pour qui le pic de production de pétrole (ou pic d’Hubbert) serait derrière nous. Il devient urgent d’inventer la vie après le pétrole.
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