Les défis, les combats à la David contre Goliath, Hervé de La Martinière connaît. Il s’en est même fait une spécialité, en absorbant Abrams Books en 1997 puis Le Seuil en 2004, deux gros poissons qui dépassaient largement le chiffre d’affaires de son groupe, devenu numéro un français du livre illustré. Aujourd’hui, il s’attaque encore à un très gros en réclamant 15 millions d’euros à Google pour avoir numérisé massivement et selon lui, abusivement, au moins 9000 titres des différentes maisons du groupe, dans le cadre du borgésien projet Bibliothèque. Le géant américain est d’ailleurs actuellement en discussion pour numériser une partie du fonds de la BNF, ce qui rend plus brûlante encore l’actualité du procès en cours. Mais Hervé de La Martinière n’est pas pour autant un opposant farouche au numérique. Il vient d’ailleurs de s’associer à Gallimard pour fonder une plateforme de distribution de livres numériques, un marché émergent où il pourrait se retrouver en concurrence avec Amazon, Rue du commerce-Alapage ou… Google justement. Poursuivant son intégration, le groupe La Martinière a décidé de regrouper dès 2010 ses 17 sites géographiques sur un seul siège de 8 000 m2 en lisière du 14e arrondissement. Un déménagement symbolique de la mutation du milieu de l’édition, traditionnellement attaché au quartier Latin.
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