C'est donc le 24 février prochain, à minuit, que le commandant en chef des armées cessera ses fonctions. Il aura servi trois ans et demi à ce poste, dont six mois au-delà de la limite d'âge, accordés exceptionnellement par le chef de l'Etat. C'est dire si cet ancien chef d'état-major particulier de Jacques Chirac disposait de la confiance de l'Elysée : homme au caractère bien trempé, il a entamé la restructuration de l'armée, de regroupements géographiques en réductions d'effectifs, sans toujours faire l'unanimité. Ce diplômé de Fort Leavenworth participa aussi au retour de la France dans l'Otan, initié par Nicolas Sarkozy. Ancien commandant d'unité au 153e régiment d'infanterie de Mützig du temps de la guerre froide, le général Georgelin a dû aussi faire face à un certain durcissement des opérations, notamment en Afghanistan où il n'hésita pas à envoyer des régiments traditionnels et non plus seulement des forces spéciales. Un de ses derniers déplacements officiels fut d'ailleurs à Kaboul pour saluer la mémoire du jeune chasseur alpin tué début février en opération. L'amiral Edouard Guillaud, successeur de Jean-Louis Georgelin, est un des rares marins à avoir occupé ce poste souvent monopolisé par l'Armée de terre. Fils de journaliste (son père présida l'AFP), cet ancien commandant du porte-avions Charles de Gaulle devra poursuivre les restructurations dans un contexte de tension budgétaire, et poursuivre l'intégration atlantique. Mais pour cela, ses pouvoirs de chef d'état major ont été étendus grâce à une réforme initiée par… Jean-Louis Georgelin.
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