Seule la victoire est Bel. Jusqu’ici discret président du groupe PS au Sénat, le sénateur de l’Ariège est sorti du bois dimanche dernier après avoir assisté au basculement à gauche de la Chambre haute du Parlement. Pour la première fois depuis le début de la Ve République, les sénateurs de gauche sont en effet plus nombreux que ceux de droite à siéger au Palais du Luxembourg.
Une première historique qui devrait permettre à Jean-Pierre Bel d’accéder « au plateau » samedi à l’occasion de l’élection du président du Sénat. Opposé pour l’occasion à Gérard Larcher, ce diplômé de droit public assure n’avoir pas de complexe bien qu’il soit peu connu du grand public. Avec 177 sièges détenus par la gauche sur 348 au Sénat (soit deux de plus que la majorité absolue), l’ancien maire de la petite commune de Mijanès a de grandes chances de devenir le troisième personnage de l’Etat ce samedi. Proche de François Hollande, ce spécialiste de la réforme des institutions a déclaré vouloir « un Sénat plus moderne, plus modeste et plus transparent ».
Sur les 24 députés candidats à la Haute Assemblée, 13 ont décroché un siège sénatorial dimanche et ne seront pas remplacés au Palais Bourbon avant les prochaines législatives. Parmi les ministres élus, Gérard Longuet a décidé de rester au ministère de la Défense tandis que Chantal Jouanno quitte le gouvernement. Le ministre de la Ville Maurice Leroy est battu, et l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Pierre Charron est élu au premier tour sur une liste dissidente. A gauche, l’ancien ministre Alain Richard retrouve son siège de sénateur, l’écologiste Jean-Vincent Placé entre au Palais du Luxembourg à 43 ans tandis que le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent est battu.
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