Les chiens ne font pas des chats, en général... Sauf qu’au cinéma, tout est permis ! La troupe des Deschiens s’est donc réapproprié le conte de Perrault pour nous livrer sur grand écran La véritable histoire du chat botté. Avec la patte burlesque qu’on leur connaît… quitte à se faire griffer par quelques critiques. Tandem en coulisse comme à la ville, le couple Macha Makeïeff-Jérôme Deschamps instille sur scène depuis 30 ans un univers poétique et baroque, parfois absurde et kitsch. Responsables de l’ovni télévisuel que l’on pouvait voir sur Canal+ au début des années 90 et 2000, les Deschamps se sont attaqués cette fois-ci, et de manière originale, au film d’animation. Leur Chat botté revisité, baratineur et amateur de bière, va ainsi tout faire (de travers) pour aider son meunier à épouser une princesse plus accro à la danse qu’au prince charmant. Evoluant dans des décors à la Gaudí et sur une musique de Moriarty, ce conte familial est aussi l’œuvre de Pascal Hérold, qui a transformé en images animées le jeu d’acteurs de la troupe, où Yolande Moreau excelle dans son rôle de reine agacée et malicieuse. L’animation française se porte bien. Depuis le Fantasmagorie d’Emile Courtet, projeté au théâtre du Gymnase en… 1908 (soit le plus ancien dessin animé cinématographique connu), les Français se sont fait une place sur le marché très porteur de l’animation. Premier producteur européen et troisième mondial (derrière les Etats-Unis et le Japon de Miyazaki), la France organise aussi chaque été (depuis 1960 !) le festival international du film d’animation à Annecy, sorte de Cannes de l’animation… sans la Croisette. Après Kirikou, Les Triplettes de Belleville ou Arthur et les minimoys, on attend désormais avec impatience l’adaptation du Chat du rabbin de Joan Sfar, dont la voix sera jouée par… François Morel. Qui a dit que les chiens et les chats ne faisaient pas bon ménage ?
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