Chantre de la communauté tzigane à laquelle il appartient, le réalisateur n'avait pas encore évoqué la période la plus sombre de son histoire. Liberté, son dernier film, a pour sujet la déportation des Roms pendant la seconde guerre mondiale. Entre 250 et 500 000 victimes : les historiens peinent à évaluer le génocide. C'est dire si cette page tragique de l'histoire reste jusqu’à présent mal connue. Tony Gatlif, qui portait en lui ce travail de mémoire depuis des années, a pourtant filmé sans pathos et avec légèreté l'histoire de ces deux Justes - un maire et une institutrice- qui protégèrent une famille tzigane dans un petit village de Bourgogne. Car au-delà du drame il est surtout question d'un amour frénétique de la vie et de la raison d'être d'une communauté entièrement liée à la condition de liberté. Tony Gatlif, déraciné d'Algérie, vient par ailleurs de s'engager dans le collectif de cinéastes qui prend position pour la régularisation des travailleurs sans-papiers...
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