Elle n'aura été ministre des Outre-mer qu'un mois. Ce n'est toutefois pas pour ce record de brièveté - il s'agit du mandat le plus court de la Ve République pour ce poste - que Yaël Braun-Pivet marquera les annales de la politique française. En effet, elle est devenue, ce mardi 28 juin, la première femme élue présidente de l'Assemblée nationale. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. En me portant à votre présidence, vous donnez aujourd'hui à ce message une portée nouvelle », s'est-elle félicitée, une fois les résultats du scrutin dévoilés.
Tirant profit de l'abstention des 89 députés Rassemblement national (RN) après le désistement de leur candidat, Sébastien Chenu, la députée des Yvelines (La République en Marche) a été élue dès le second tour, bien que sans majorité absolue, avec 242 voix. Yaël Braun-Pivet n'en était pas à son coup d'essai. Dès 2018, après seulement un an en politique, elle avait présenté sa candidature au « perchoir » face à Richard Ferrand, avant de finir par la retirer. La défaite de celui-ci dans son fief du Finistère aux législatives aura permis à cette avocate de 51 ans, encore novice en politique il y a 5 ans, d'obtenir sa revanche.
Diplômée de l'Ecole de formation du Barreau de Paris, elle n'a, en effet, aucune expérience politique lorsqu'elle intègre le groupe de la majorité et devient présidente de la Commission des lois en 2017. Les autres députés, aussi bien de l'opposition que de son propre parti, lui ont d'ailleurs longtemps reproché son « amateurisme ». Malgré tout, Yaël Braun-Pivet a su traverser les tempêtes et les crises, notamment l'affaire Benalla où elle était co-rapporteure de la Commission d'enquête, et apparaît désormais comme une figure clé de la Macronie. De fait, sa nouvelle fonction la place comme quatrième personnage de l'Etat.
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