La météo capricieuse de ce mois de juillet n’a pas de prise sur elle, c’est une certitude. Malgré l’annulation de la première samedi et le vent déchaîné qui soufflait sur le théâtre antique dimanche soir, la mezzo-soprano française s’est imposée une nouvelle fois en Carmen, en ouverture des Chorégies d’Orange. Pour l’avoir joué au moins 250 fois sur les plus grandes scènes du monde, Béatrice Uria-Monzon est devenue la titulaire indiscutable du rôle-titre de l’ultime opéra de Bizet. Depuis sa première prestation en 1993 à l’Opéra Bastille, elle donne à la cigarière sévillane qui avait choqué le public de l’Opéra-comique en 1835 des accents volontairement aristocratiques et moins minaudants. Roberto Alagna, qui fut à plusieurs reprises son partenaire tragique, cède place cette année au ténor argentin Marcelo Alvarez. Originaire d’Agen et amoureuse de vitesse (elle conduit une Kawasaki 750), la diva qui avoue un faible pour le répertoire italien continuera sa tournée des festivals dans le Quercy. Elle y sera l’invitée privilégiée des Eclectiques de Rocamadour, entre les Celtic Danses et Nicolas Canteloup… Plus ancien festival de France (il a été créé en 1869) et premier à avoir réhabilité les spectacles en plein air, les Chorégies d’Orange ont également pour particularité de se dérouler dans un théâtre antique parfaitement conservé, avec un mur de scène de 103 mètres de long qui lui donne une acoustique exceptionnelle. Jusqu’en 1969, les Chorégies proposaient, en plus des concerts et de l’opéra, des pièces de théâtre : Sarah Bernhardt s’y produisit en 1903 dans Phèdre. Le festival se déroule généralement sur six soirées étalées sur un mois, avec deux représentations de deux opéras ainsi que deux concerts. Cette année, outre le Carmen de Bizet et le Faust de Gounod, les spectateurs des Chorégies pourront entendre les Requiems de Fauré et de Verdi… si le mauvais temps ne vient pas gâcher la fête.
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