L’ancien patron emblématique de la Fnac quitte la distribution de biens culturels pour les médias et rejoint Le Nouvel Observateur, qui devrait changer ses statuts dans les mois qui viennent. Nommé provisoirement directeur général délégué et directeur de la publication, il prendra ensuite la présidence du directoire, le fondateur et actionnaire majoritaire Claude Perdriel occupant la présidence du conseil de surveillance. Enarque et normalien, Denis Olivennes est un quadragénaire au parcours atypique. Un temps à la Cour des comptes et conseiller à Matignon, il n’a depuis plus lâché le monde de l’entreprise : Air France, Numéricable, Canal + et enfin la Fnac, dont il a augmenté le chiffre d’affaires de 20 % durant ses 5 années de présidence. Si Claude Perdriel l'a choisi pour assurer sa suite, c’est parce qu’avant tout, « il se tient sur la ligne intellectuelle et politique » du premier news magazine français (diffusé à 540 000 exemplaires). Mais Denis Olivennes aura sûrement un temps d’adaptation, lui qui quitte un groupe de 4,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour une PME de presse de 150 millions. Fondé en novembre 1964 par l’industriel Claude Perdriel et l’écrivain et journaliste Jean Daniel, Le Nouvel Observateur s’est imposé au fil des ans comme l’hebdomadaire de gauche de référence. Sa liberté de ton est reconnue et l’indépendance du journal vis-à-vis du monde politique ou économique a toujours été mise en avant. Le Nouvel Obs, qui sait être provocateur avec des couvertures parfois osées (on se souvient de Simone de Beauvoir, nue, de dos), est reconnu pour sa capacité à saisir l’air du temps et à analyser les grands courants socioculturels du pays. L’hebdomadaire abrite aussi des plumes confirmées comme celles de Michel Labro, Jérôme Garcin ou François Reynaert.
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