C’est donc au lendemain d’un Salon du Livre où Mexique a rimé avec numérique que Claude Durand tire sa révérence. Le 8 avril prochain, il transmettra officiellement les rênes de Fayard à Olivier Nora… déjà PDG de Grasset. Séparées seulement par deux stations de métro, les deux maisons aux univers très différents pourraient-elles fusionner ? Sur le papier, le mariage de l’éditeur du Monde selon K. avec celui d’Alain Minc semble peu probable. Et pourtant… Hachette-Livres, la maison-mère, parle bien de « rapprochement » sans exclure de « solution » en cas d’affinités. A quarante-neuf ans, le fils de Simon (ancien directeur d’Hachette) et neveu de Pierre (qui œuvre chez Gallimard) n’aura décidément pas eu peur des comparaisons. Successeur de Jean-Claude Fasquelle il y a dix ans du côté de la rue des Saints-Pères, il prend cette fois-ci la place du grand Durand, découvreur de Gabriel Gárcia Marquez et agent mondial d’Alexandre Soljenitsyne. Réputé moins volcanique que son prédécesseur, Olivier Nora apportera-t-il le Goncourt que Claude Durand n’aura pas eu ? Le rapprochement Grasset-Fayard, c’est un peu la fin de La Guerre des Rose. Après le prix Médicis obtenu pour La Nuit zoologique en 1979 chez… Grasset, dont il est alors directeur général, l’écrivain-éditeur Claude Durand rejoint Fayard lorsque Jean-Claude Fasquelle prend la tête de Grasset. Faute de temps, il s’arrêta d’écrire… mais pas de publier, loin de là. Editeur personnel des grands noms de Fayard (Pierre Péan, Jacques Attali, Lech Walesa…), il fait venir Michel Houellebecq en 2005 avec la possibilité d’un Goncourt. Que remportera finalement François Weyergans et son Trois jours chez ma mère, publié chez Grasset. Le monde de l’édition est parfois cruel.
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