Les tourneurs sur bois ont un savoir-faire hérité de très longue date, consistant à mettre une pièce de bois en rotation pour la tailler ou la sculpter. Le métier connaît depuis quelques années un retour en grâce et s'exerce aujourd'hui de plusieurs manières. Il y a les tourneurs traditionnels qui œuvrent essentiellement pour l'artisanat, les tourneurs industriels ou semi-industriels qui mettent à profit les technologies nouvelles, et enfin les tourneurs d'art qui sont sur le marché si spécifique des galeries et des boutiques.
C'est aux environs de 1300 avant J.-C. que la technique du tournage sur bois aurait débuté en Egypte. Au fil du temps, la technique de rotation a évolué, passant de la simple force manuelle, à celle d'un arc à l'époque des Romains puis à celle d'une pédale au Moyen Âge. C'est d'ailleurs au Moyen Âge que le métier prend de l'ampleur et que les professionnels s'organisent en corporation (il faut dire que la demande est de plus en plus forte). Durant la Renaissance, le métier devient un véritable métier d'art. Dès la fin du premier tiers du XIXe siècle, les tourneurs sur bois adoptent les nouvelles technologies et commencent à s'automatiser. Aujourd'hui la plupart des tours sont actionnés mécaniquement, électroniquement... voire numériquement !
Le vocabulaire des tourneurs sur bois intègre bien entendu celui de tous les métiers du bois et des essences utilisées, notamment l'alisier, le charme, le saule, le buis, le hêtre, le bouleau et l'aulne. Pour atteindre l'excellence, les meilleurs tourneurs sur bois doivent affiler, affleurer, bornoyer, céruser, charger, égrener... Et pour cela, ils doivent disposer d'un affiloir, d'une bédane, d'un centreur de tournage, de compas, de cyanoacrylate (super glue), d'une gouge à dégrossir, d'une gouge à profiler et d'une gouge à creuser, d'un guillaume, d'une guimbarde, d'encaustique, de planes, de pointes de marquage, de racloirs, de vernis et de tant d'autres outils indispensables... notamment à la sécurité. Parce que comme toutes les machines tournantes, les dangers sont réels et les tourneurs sur bois doivent se protéger avec d’un casque ou d’une visière ou de lunettes de protection pour se protéger les yeux, de masques pour protéger les voies respiratoires (notamment pendant la phase de ponçage) et, le cas échéant, de protections auditives. Bien entendu, interdiction de porter des vêtements amples et d'avoir les cheveux lâchés.
Créée en 1997, l'Association française des tourneurs sur bois (AFTAB) promeut la profession, en organisant notamment des expositions dont un certain nombre sont itinérantes.