Régulièrement, le Who's Who donne la parole à une personnalité. Le principe est simple : 3 questions, 3 réponses.
Quelques mots ou plusieurs lignes, libre à chacun d'y répondre selon son inspiration.
Directeur de la communication de Dalkia depuis 2014, Renaud Czarnes est également écrivain, photographe et conseiller politique. Il a notamment dirigé le service de presse de Jean-Marc Ayrault en 2013. Ancien journaliste à Télérama, La Croix et Les Echos, Renaud Czarnes vient de publier un Anti-manuel de communication politique aux éditions Kawa qu'il présente en avant-première à la librairie L'Attrape-Cœurs (Paris 18) ce jeudi 21 février.
"La communication politique est une antimatière. Tout le monde a un avis sur ce qu’il faudrait faire. Mais c’est après que l’on sait si l’on a réussi ou pas. S’il n’est pas possible de savoir, a priori, ce qu’il faut faire, on a une idée précise de tout ce qu’il ne faut pas faire. Cet anti-manuel de communication politique est une synthèse des erreurs, des mauvaises idées (ou fausses-bonnes idées), et autres pratiques discutables, relevées essentiellement durant les trois derniers quinquennats."
Si j’ai une fierté, c’est peut-être d’avoir exercé plusieurs métiers, qui, en apparence, n’ont rien à voir les uns avec les autres. Tout d’abord, j’ai commencé ma carrière en faisant des études économiques pour l’Institut du commerce et de la consommation. J’ai ensuite été journaliste dans des quotidiens nationaux durant plus de 15 ans (La Croix puis Les Échos). En parallèle, j’étais critique de jazz dans la presse musicale. Puis, en 2012, on m’a proposé de rejoindre le cabinet de Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, en tant que conseiller. Enfin, depuis 5 ans, je suis directeur de la communication de Dalkia (Groupe EDF). Durant ces années, j’ai publié plusieurs livres, j’ai pu aussi exposer mes photos plusieurs fois. Après toutes ces années, je constate combien chacune de ces expériences a enrichi la suivante. Y compris la pratique de la photographie. Y compris le jazz. C’est très étonnant ! Ce qui l’est moins, c’est que, évidemment, toutes ces années de journalisme économique m’aident chaque jour dans mon travail de dircom.
J’ai une profond respect pour les écrivains et les artistes. Qu’ils soient connus ou, malheureusement, encore méconnus. Le choix qu’ils ont fait ne supporte aucun compromis. C’est « chimiquement pur » ! C’est rare. Et ils enchantent nos vies. Avec plus de courage et de talent, j’aurais aimé vivre de l’écriture, de la musique ou de la photographie. Mais tant de choses me passionnent, et tout ce que j’ai pu faire, et continue de faire, me comble.
Je n’ai pas vraiment de modèles. De l’admiration, oui. Pour des personnes comme Martin Luther King. Des personnes qui, toute leur vie ont combattu pour améliorer le sort des autres, qui toute leur vie ont fait ce qui est juste. Il y a ceux que l’on connaît, et il y a tous les autres. Ces gens qui n’ont pas transigé, qui n’ont pas dévié, qui n’ont pas nagé dans le sens du courant, souvent au péril de leur vie.
Y’a t’il une œuvre qui vous a bouleversé ?
La réponse : Quand ils remplissent leur fiche de présentation lors du premier cours, je demande aux étudiants de Sciences-Po à qui j’enseigne plusieurs fois par an, de me citer un livre, un disque, un film, une œuvre. Ça les surprend. Certains ne savent pas quoi répondre d’ailleurs. Alors je répondrais, puisque vous me posez « ma » question, la série du peintre Zoran Music, prophétiquement intitulée: « Nous ne sommes pas les derniers ». C’était un rescapé des camps. « N’oubliez pas que cela fut » écrit Primo Levi. L’actualité me fait penser à cela, hélas. Pour finir sur une note plus légère, je citerai une composition du musicien de jazz Aldo Romano qui s’appelle « Annobon ». C’est une mélodie d’une beauté inouïe, interprétée par un trio de rêve, enregistré par un ingénieur du son qui vous donne l’impression que les musiciens jouent, là, autour de vous, rien que pour vous.
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