Promise il y a 14 ans par Jacques Chirac, la baisse de la TVA dans la restauration (passée de 19,6 à 5,5 %) est effective depuis hier. Une mesure qui satisfait la plupart des professionnels du secteur, qui se sont engagés en contrepartie à faire baisser les prix, créer des emplois et mieux rémunérer leurs salariés. Le président fondateur du groupe Le Duff (La Brioche Dorée, Pizza Del Arte…) voit en cette baisse une chance pour la restauration – et pour son groupe. Cet entrepreneur breton, parti de rien il y a 35 ans, est aujourd’hui le numéro 3 de la restauration rapide en France derrière McDonald’s et Quick. En homme pressé, ce fils de maraîchers a quitté l’école à 15 ans pour travailler dans l’entreprise familiale avant de reprendre avec succès le chemin des diplômes (l’Essca d’Angers et un MBA au Québec). Passant allègrement de la fourche à la fourchette, il ouvre en 1976 sa première Brioche Dorée et décline son slogan – « Artisan dans le produit, industriel dans la gestion » – aux autres enseignes qu’il développe (Bridor, Fournil de Pierre, La Madeleine). Aujourd’hui à la tête de plus de 10 000 employés, le patron breton qui avait commencé par l’enseignement aimerait finir sa carrière en partageant le fruit de son expérience. Il a d’ailleurs soutenu sa thèse de doctorat de gestion en 2004… 30 ans après l’avoir interrompue pour se consacrer à son entreprise ! Depuis hier, l’addition est donc censée être moins salée. La baisse des prix n’est pas une obligation pour les restaurateurs, mais le but du jeu est de créer une dynamique allant dans ce sens. Quant aux cafés et brasseries qui afficheront le macaron bleu « la TVA baisse, les prix aussi !», leurs engagements pourront être contrôlés par la Direction générale de la répression des fraudes. Fortement touchée par la crise, la restauration traditionnelle aura plus de mal que les grandes enseignes de fast-food à faire baisser les prix, d’autant que la TVA était déjà à 5,5 % pour les produits à emporter.
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