Il l’avoue lui-même : c’est son coup le plus fou. A l’aube de ses 60 ans, l’industriel qui n’a plus rien à prouver a gardé intacte son envie de faire des paris risqués. Dimanche, il lançait le service Autolib’ dans les rues de Paris : sur le modèle du Vélib’, une voiture 100 % électrique en libre-service que l’on prend à une station pour la rendre à une autre.
Et pour faire rouler sa Bluecar, Vincent Bolloré a misé gros. Il a investi pas moins d’1,5 milliard d’euros en 15 ans pour développer une batterie au lithium-métal polymère (LMP), et Autolib’ lui coûtera chaque année 80 millions d’euros en frais d’exploitation. Mais l’homme d’affaires, qui détient la dixième fortune de France, semble confiant. Son groupe, l’un des 500 premiers mondiaux, a toujours su se diversifier et conquérir de nouveaux marchés depuis sa fondation en 1822. Quitte à faire des choix drastiques, comme la cession des chaînes de télévision Direct 8 et Direct Star à Canal+ il y a moins d’un mois… qui a rapporté au groupe une belle plus-value. Manager de l’année en 1987 alors qu’il avait 35 ans, Vincent Bolloré se laisse encore 10 ans avant de laisser les rênes de l’entreprise à la septième génération des Bolloré. En 2022, le groupe aura deux siècles.
Plus de quatre ans après sa mise en service, quel bilan pour Vélib’ ? Géré par le groupe d’affichage urbain JCDecaux, Vélib’ a d’abord connu un engouement certain avant de subir une baisse sensible de ses abonnés au cours de l’hiver 2009-2010, particulièrement rigoureux. Cela reste néanmoins un succès : les 100 millions de trajets ont été dépassés en juin 2011 et le nombre d’abonnés à l’année s’est stabilisé autour de 180 000. Mais JCDecaux a dû faire face à un imprévu de taille : le vandalisme et le vol des vélos a été si important qu’il a amené le groupe à revoir les termes de son contrat.
Réactions