Régulièrement, le Who’s Who donne la parole à une personnalité. Le principe est simple : 3 questions, 3 réponses.
Quelques mots ou plusieurs lignes, libre à chacun d’y répondre selon son inspiration.
Conservateur général du patrimoine, Christophe Leribault a été pensionnaire à la Villa Médicis, conservateur au musée Carnavalet, au département des Arts graphiques du musée du Louvre et directeur du musée Eugène Delacroix. Il a pris, il y a un an et demi, la direction du Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
Il est le commissaire de la grande exposition Paris 1900, la Ville spectacle qui « invite le public à revivre les heures fastes de la capitale française au moment où elle accueille l’Exposition Universelle qui inaugure en fanfare le 20e siècle ». A découvrir au Petit Palais jusqu’au 17 août 2014.
- De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?
La récompense absolue pour moi, c’est de tomber par hasard sur la reproduction - en couverture d’un polar, d’un disque, d’une publicité ou peu importe -, d’un détail d’une œuvre précédemment découverte et acquise pour le musée. C’est très personnel mais c’est un moment de fierté secrète de voir qu’une image longtemps inconnue, pour l’acquisition de laquelle on a dû se démener, a trouvé ses amateurs et circule désormais… Le musée Carnavalet et le musée Delacroix sont remplis de tels trophées, j’espère qu’il en sera de même au Petit Palais !
J’ai eu la chance aussi de pouvoir reconstituer la vie et le catalogue d’un peintre du XVIIIe siècle, Jean-François de Troy, qui était un peu tombé dans l’oubli. Cette enquête pour reconstituer sa carrière, retrouver ses œuvres, trier ce qui lui revenait et écarter ce qui lui était attribué à tort, a été une tâche laborieuse, mais pouvoir publier un gros volume bien illustré qui le remette à l’honneur a été une grande satisfaction.
- Quel(s) autre(s) métier(s) auriez-vous aimé exercer ?
Le même ! J’ai l’a chance d’exercer celui qui me faisait rêver enfant. La fonction de conservateur et directeur de musée est d’ailleurs très variée et recouvre mille activités différentes qui peuvent évoluer avec le temps, entre érudition et marketing, diplomatie et budget, enseignement et gestion des ressources humaines…
- Avez-vous un ou des modèles ? Une personnalité qui vous a inspiré ?
Dans le domaine qui est le mien, ce serait Pierre Rosenberg, l’ancien Président-directeur du Louvre, pour son énergie indéfectible au service de l’histoire de l’art, des musées, des artistes, des collectionneurs et des jeunes chercheurs : au-delà de l’immense savant, une personnalité positive pour qui tout est affaire de conviction et aucun combat n’est perdu d’avance.
- Question subsidiaire : Quelle question auriez-vous aimé que l’on vous pose ? Quelle en serait la réponse ?
A l’heure du triomphe du virtuel, les musées classiques ont-ils encore un avenir ?
La hausse de la fréquentation de ces institutions n’est peut-être que l’indice des progrès des transports, du niveau de vie et de l’éducation. Mais on peut parier que le dialogue avec les œuvres d’art a de l’avenir si l’on sait lui réserver un cadre exceptionnel, avec ce qu’il faut de pédagogie sans tuer la magie de cette rencontre.
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