Par leur ancrage local et territorial les TPE, PME et PMI sont les mieux à même de retisser des liens économiques et sociaux distendus.
Alors que les crises se succèdent les unes aux autres, nos entreprises et nos salariés apprennent l’adaptation en continu à un changement devenu, pour ainsi dire… permanent ! C’est parfois anxiogène. C’est souvent contraignant. C’est toujours l’air du temps.
Les Stoïciens considéraient que le destin conduit celui qui y consent et traîne celui qui le refuse. Développer une capacité de transformation agile est ainsi le plus sûr moyen d’évoluer avec souplesse et aisance.
Au-delà des changements de production et de consommation favorisés par la crise sanitaire et l’économie de confinement (numérisation des entreprises, télétravail, commerce en ligne, etc.), les attentes collectives du marché et les attentes individuelles au travail ont évolué. La société - donc le marché - aspire à une transition vers un modèle économique et social plus sobre, durable, décarboné, innovant, inclusif, résilient. L’individu est en quête de davantage de sens au travail et d’utilité sociale, avec un enchevêtrement toujours plus étroit entre la réalisation de soi et le projet collectif sociétal. Cette recherche d’impact au travail est prégnante chez les jeunes générations. Pour une majorité d’individus, c’est désormais l’entreprise qui doit accélérer le changement social. C’est positif.
La fin de la pandémie et le nouveau cycle politico-économique qui démarre sont l’occasion de nous positionner collectivement sur ces transformations de long terme et sur les voies et les moyens d’accompagner chacun vers le travail de demain.
Nos entreprises petites et moyennes de l'industrie, des services, du commerce ou de l'artisanat, présentent de nombreux atouts pour cela. Ni grandes entreprises ni ETI en modèle réduit, mais entreprises à taille humaine, elles sont les mieux à même de déployer une démarche de RSE qui intègre volontairement à ses activités commerciales et à ses relations avec les parties prenantes les enjeux du développement durable, c’est-à-dire les préoccupations “ESG” pour environnementales, sociales et de gouvernance, de sorte de rester économiquement viable tout en ayant un impact positif sur la société et dans le monde. Elles forment en effet le socle de l’économie circulaire et de proximité, et se trouvent souvent à l’avant-garde des transitions du moment - énergétique, numérique, sociale.
Et par leur ancrage local et territorial, elles sont les mieux à même de retisser des liens économiques et sociaux distendus. La crise des gilets jaunes a laissé béante la fracture territoriale entre deux France, celle des métropoles intégrées dans la mondialisation économique et celle des zones périphériques et rurales, qui en sont largement évincées et qui ont le sentiment d'être abandonnées par les pouvoirs publics.
La “PME-Nation”, nouveau levier de cohésion ? Voilà une mutation enthousiasmante que nous pouvons choisir de préparer ensemble.
Bernard COHEN-HADAD
Président du Think Tank Etienne Marcel
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